Le terme de "yip" est utilisé pour décrire un mouvement involontaire et parasite chez le golfeur durant le putting. Cela se manifeste par un geste saccadé qui peut rester figé ou bien encore par des tremblements dans les avant-bras ou dans les mains.
Incompréhension, inquiétude, perte de confiance et crainte que cela dure, touchent immanquablement le golfeur qui se retrouve déstabilisé. Son premier réflexe est de chercher à maîtriser la situation en exerçant encore plus de contrôle. Malheureusement, cette solution n’est pas forcément la plus adéquate, ni celle qui donne les meilleurs résultats.
Il arrive que les "yips" ressentis au putting aillent jusqu’à "polluer" le coup précédant l'arrivée sur le green. Un golfeur me dit un jour, lors d'une séance : "J'évite de me mettre près du drapeau pour ne pas avoir un putt court à jouer. Un putt long, j'ai le droit de le rater". Il en était arrivé à tellement appréhender les putts d'un mètre cinquante qu'il pensait "ne pas avoir le droit de rater", qu'il avait fini par adopter cette stratégie "d'éviter le drapeau".
Avec l'Approche Narrative, nous allons, dans un premier temps, accueillir la réalité du moment, séparer le problème de la personne et découvrir les informations précieuses que cette situation apporte. Cette conversation va permettre au golfeur de rassembler des informations à propos de son expérience subjective et de mettre à jour son mode de fonctionnement :
- En prenant le temps "d'externaliser le problème" et d'en apprendre plus sur la façon dont la personne vit le problème : comment il se manifeste, à quel moment, dans quelles circonstances, à quoi il ressemble ...
- En explorant les effets du problème sur le joueur, son niveau d'énergie, ses relations, ses actions...
- En évaluant comment la personne se sent par rapport à cet impact du problème sur sa vie.
- En mettant en lumière ce qui est précieux pour elle et qui fait qu'elle se positionne ainsi.
- En relevant les exceptions, tous les moments où le problème a eu moins ou pas d’influence : décrire ces expériences, les relier à d’autres événements, en évaluer la signification pour la personne aide celle-ci à se reconnecter à ses compétences et aptitudes naturelles et à retrouver son engagement dans l’action.
Ce processus, centré non pas sur le client mais sur les informations qu'il apporte, aide ce dernier à se détacher du problème, à devenir observateur de ses schémas répétitifs. Cette approche lui permet de découvrir de nouvelles perspectives. Il va prendre conscience que la difficulté qu'il rencontre n'est pas inhérente à sa personne et qu'il a, en lui, les ressources pour y faire face.
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* L'Approche Narrative est une technique d'accompagnement récente, venue d'Australie. Fondée par Michael White et David Epston, elle considère que notre histoire n'est pas un compte-rendu de notre vie, mais, à l'inverse, que ce sont nos récits sur notre expérience qui donnent forme à notre vie et à notre identité. Ces récits nous accompagnent et nous influencent depuis le début de notre existence. Certains nous ont aidé à grandir et à nous développer dans le sens de nos valeurs, d'autres nous enferment dans l'échec et la souffrance. Les praticiens narratifs s'emploient à détacher l'emprise des histoires qui nous enferment en les externalisant, de façon à favoriser le développement d'autres récits alternatifs, porteurs de nouvelles possibilités.